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PLFSS 2023 et pratique de la téléconsultation

Dr Benchimol Yéhouda2 octobre 2022

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2023 (PLFSS 2023) a été présenté en Conseil des ministres le 26 septembre 2022. Plusieurs points concernent la pratique de la téléconsultation.

Les mesures phares du PLFSS 2023

Voici tel que le présente la sécurité sociale, la liste des mesures phares de ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2023 :

Renforcer le virage préventif


  • Proposer des rendez-vous de prévention aux âges clés (20-25 ans, 40-45 ans et 60-65 ans) ;
  • Faciliter l’accès à la contraception d’urgence pour les femmes majeures ;
  • Simplifier l’accès à la vaccination en multipliant les opportunités vaccinales.

Améliorer l’accès à la santé


  • Rénover la vie conventionnelle ;
  • Simplifier et renforcer la coordination de l’installation des professionnels de santé ;
  • Encadrer l’intérim médical et paramédical en établissement de santé.

Mieux financer les modes d’accueil du jeune enfant


  • Répondre aux besoins des familles monoparentales pour les enfants de plus de 6 ans ;
  • Diminuer le coût du recours à une assistante maternelle pour les parents.

Construire la société du bien vieillir chez soi


  • Ajouter deux heures de vie sociale par semaine dans les plans d’aide aux personnes âgées en perte d’autonomie ;
  • Financer des soins infirmiers à domicile pour les personnes âgées en situation de handicap.

Lutter contre la fraude sociale


  • Améliorer la prévention et la détection des fraudes ;
  • Mieux sanctionner la fraude des professionnels de santé ;
  • Accroître le rendement et l’effectivité du recouvrement des créances.

Fin du remboursement de certains arrêts de travail

Le gouvernement veut davantage encadrer les arrêts de travail délivrés en téléconsultation, qui sont en pleine explosion. Ces arrêts maladie ont représenté « près de 100 millions d’euros l’an dernier », a déclaré Gabriel Attal, ministre chargé des Comptes publics.

Ainsi, à partir du 1er juin 2023, « les arrêts de travail prescrits à l’occasion d’une téléconsultation par un autre médecin que le médecin traitant ou un médecin vu au cours des 12 derniers mois ne seront remboursés que dans certaines conditions limitatives », indique le dossier de presse. Autrement dit, un salarié ne pourra plus toucher les indemnités journalières, normalement versées par l’Assurance maladie en cas d’arrêt de travail, s’il consulte à distance un praticien inconnu. La téléconsultation restera, elle, prise en charge.

Des exceptions seront, toutefois, possibles, notamment pour les « personnes âgées qui sont dans une zone sous dotée [en personnel médical] et qui n’ont plus de médecin traitant », a indiqué François Braun, le ministre de la Santé et de la Prévention.

Les plateformes de téléconsultation devront informer les patients et les médecins « téléconsultants » de cette absence de remboursement.

Seules les sociétés de téléconsultation agréées pourront facturer à l’assurance maladie les actes réalisés par les médecins qu’elles salarient

Seules les sociétés agréées pourront facturer à l’assurance maladie les actes de téléconsultation réalisés par les médecins qu’elles salarient, indique le texte du PLFSS.

Plusieurs conditions sont à remplir pour ces sociétés :

  • elles doivent exercer « sous la forme d’une société commerciale régie par le code de commerce et ont pour objet, à titre exclusif ou non, de proposer une offre médicale de téléconsultations » ;
  • elles ne doivent pas être sous le contrôle d’une personne physique ou morale exerçant une activité de fournisseur, de distributeur ou de fabricant de médicaments, de dispositifs médicaux ou de dispositifs médicaux de diagnostic in vitro, à l’exception des dispositifs permettant la réalisation d’un acte de téléconsultation ;
  • leurs outils et services numériques doivent respecter les règles relatives à la protection des données personnelles ainsi que les référentiels d’interopérabilité et de sécurité applicables ;
  • lorsque plusieurs médecins exercent leur activité dans une même société de téléconsultation agréée, celle-ci doit les réunir « régulièrement » en un comité médical chargé de « donner son avis sur la politique médicale de la société » et « contribuer à la définition de sa politique médicale et à l’élaboration de la politique d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins ».

Les modalités de l’agrément et sa durée, ainsi que la date d’entrée en vigueur de ces dispositions, seront définies par décret, au plus tard le 31 décembre 2023.

Fin du remboursement total par la Sécurité sociale des téléconsultations

Sans rapport avec le PLFSS 2023, la téléconsultation prise en charge à 100 % c’est terminé depuis le samedi 1er octobre 2022.

Cette mesure dérogatoire en vigueur depuis 2020 et la pandémie de Covid-19 s’est arrêtée, mais les téléconsultations seront toujours prises en charge par la Sécurité sociale à 70 % de leur tarif opposable, de la même manière qu’elle le fait pour les consultations physiques habituelles. Les 30 % restants (et les éventuels dépassements d’honoraires) seront à la charge du patient, ou celle de sa mutuelle. Pour les personnes concernées, le tiers payant continuera de s’appliquer.

Le remboursement à 100 % reste possible dans les cas prévus par la Sécurité sociale, notamment en cas d’affection de longue durée, de maladie professionnelle, ou de téléconsultation en lien avec la maternité.

Sources

https://www.securite-sociale.fr/

https://www.securite-sociale.fr/

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