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La thyroïde : cette si petite glande, grand chef d’orchestre de nos organes

Adrien VALLEE12 novembre 2014

Introduction

Cette petite glande, en forme de papillon, située à la base du cou est un véritable chef d’orchestre. Les musiciens que, sont nos organes, vont immédiatement réagir en cas de dysfonctionnement. Et la partition ne pourra donc pas être correctement exécutée. Le nombre de patients et surtout patientes, atteints de dysthyroïdie, ne cessent de croître, la recherche d’un dérèglement en devient presque routinier.

L’iode, indispensable

Haute de 4cm de haut sur 2 cm de large, avec un poids de 30 grammes, la thyroïde fabrique et secrète des hormones qui permettent de régulariser l’ensemble des fonctions de l’organisme. La principale fonction de ces hormones est la régulation du métabolisme des cellules de notre corps. C’est en quelque sorte, un régulateur de la consommation d’énergie des cellules. Elle aide donc la transformation des aliments en énergie. La synthèse de ces hormones est principalement conditionnée par l’apport d’iode notamment dans l’alimentation. Le champ d’action des hormones thyroïdiennes est donc très vaste et pratiquement tous les organes essentiels seront touchés, en cas de dysfonctionnement. La principale hormone fabriquée s’appelle la thyroxine (T4), son taux va varier en fonction d’une autre hormone fabriquée par le cerveau : la « thyroïd-stimuling hormon » (TSH). Ce seront donc les deux principaux outils de diagnostic et de surveillance.

Un chef d’orchestre très susceptible…

Grossesse, accouchement ou ménopause peuvent, par de nombreux mécanismes complexes, amener notre chef d’orchestre à se tromper de partition. Le tempo de l’organisme, si bien réglé, se met alors soit à s’accélérer, soit à ralentir. La richesse et le nombre de symptômes liés au dysfonctionnement de la thyroïde sont en général des motifs fréquents de consultation. Il existe deux catégories de signes, ceux qui sont la conséquence d’un ralentissement de certaines fonctions de l’organisme, on parle d’hypothyroïdie et ceux directement liés à une accélération de ces dîtes fonctions et on parle d’hyperthyroïdie.

L’hypothyroïdie

C’est une maladie qui touche plutôt les femmes (huit fois plus que les hommes), surtout après 50 ans. Le ralentissement se traduit le plus souvent par une fatigue extrême, voire une somnolence. La frilosité, la constipation peuvent également être présents. Dans la grande majorité des cas, la cause est la thyroïdite. C’est une affection auto-immune, c’est-à-dire que l’organisme fabrique des anticorps qui détruisent ses propres tissus et dans ce cas : la thyroïde. Elle finit par s’atrophier et ne plus produire ses indispensables hormones. Le diagnostic est rapidement confirmé par une simple prise de sang et l’échographie permet d’objectiver la forte diminution de la taille de la glande. Le traitement est très simple, il suffit de donner de l’hormone thyroïdienne sous forme de comprimés pour pallier cette insuffisance. Un contrôle sanguin régulier permet d’adapter la bonne dose.

L’hyperthyroïdie

A contrario, la surproduction d’hormones thyroïdiennes entraine une accélération du métabolisme qui peut se traduire par de nombreux signes très évocateurs comme une nervosité intense, des insomnies, des palpitations, des tremblements involontaires, un amaigrissement rapide etc…Dans une grande majorité, une nouvelle fois, c’est une maladie auto-immune appelée la maladie de Basedow qui en est la cause principale. Cela se traduit par une augmentation importante du volume de la glande thyroïde, qui devient palpable et on l’appelle un goitre. Il existe d’autres causes, notamment le goitre multi-nodulaire toxique qui est en fait un goitre porteur de nodules secrétant trop de thyroxine. L’hyperthyroïdie peut être dangereuse, notamment au niveau cardiaque, et sa prise en charge doit être précoce. Le traitement est basé sur la cause du dysfonctionnement. Il est parfois nécessaire d’enlever toute la glande chirurgicalement, ce qui a pour principale conséquence une hypothyroïdie donc un traitement substitutif à vie. Cette pathologie touchant plutôt les femmes jeunes, on peut imaginer la contrainte liée au traitement.

Quid du cancer de la thyroïde ?

Le seul facteur de risque de survenu de ce type de cancer est l’exposition, pendant l’enfance, à de fortes irradiations radioactives. Son incidence est faible (environ 5000 cas par an) et il n’est pas possible de prévenir sa survenue. L’augmentation, ces dernières années du nombre de cas dépistés est lié à une prise en charge médicale globale de meilleure qualité. 25 ans après la catastrophe de Tchernobyl, la communauté scientifique n’a toujours pas pu prouver un lien direct entre l’augmentation de cas et ce terrible drame.

Le traitement est basé sur la thyroïdectomie totale (ablation complète de la glande). Les complications de cette chirurgie étant non négligeables, de nouvelles recommandations ont été formulées lors du dernier congrès sur le cancer de la thyroïde à Paris. Une évaluation plus précise est réalisé avant de procéder à l’intervention, afin d’éviter des interventions inutiles.

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