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Port du soutien-gorge obligatoire dans la pratique du sport : idée préconçue ou réalité ?

Dr Martinez Claudine14 octobre 2015

Généralités

L’argument principal en faveur du port de la brassière de sport est la notion d’inconfort engendrée par l’absence de soutien gorge dans la pratique sportive. Mais cette notion d’inconfort portant sur la douleur, les traumatismes et les irritations du mamelon a été très peu étudiée médicalement et est prônée principalement par les industries vendeurs de ces brassières.

Les études ont montré que toutes ces douleurs sont surtout liés à la constitution du sein, à son volume, à l’équilibre hormonal de l’athlète plus qu’aux mouvements réalisés par le sportif.Les traumatismes du sein sont rares et les brassières sont équipées de système de protection spécifiques conseillés dans les sports à risque.

Quant aux irritations du mamelon elles sont à prévenir par une crème grasse type Cetavlon* pour éviter les frottements avec le t-shirt.

Que retrouvent les études comparatives ?

Le rôle du muscle pectoral décrit par les industries dans la statique mammaire est une contre vérité. Les seins en « gants de toilette » existent aussi bien en Afrique que dans les pays occidentaux et sont liés soit à des caractéristiques congénitales, soit à un relâchement cutané associé à une perte rapide et importante du volume des seins liée à des grossesses et perte de poids brutale.

Une étude réalisée par une jeune médecin sportive a bouleversé les croyances culturelles en étudiant s’il était réellement utile de porter un soutien gorge dans la pratique sportive en basant sa thèse sur la réflexion que le port du soutien-gorge était était un usage social variable dans les régions du monde, très utilisé en France. Les résultats de cette étude ont bouleversé les croyances en montrant après 1 an d’arrêt du port du soutien-gorge une augmentation de la trophicité de l’ensemble des muscles (grand pectoral et muscles rotateurs externes de l’épaule), une diminution des vergetures (s’expliquant par l’absence de compression veineuse par le soutien gorge améliorant le drainage et la trophicité de la peau). Et contrairement à ce que l’on pouvait s’attendre les seins sans soutien-gorge ne tombent pas ! Bien au contraire, prouvés par de multiples mesures biométriques du sein 1 an après arrêt de port du soutien-gorge. Le sein remonte et se raffermit par un processus d’adaptation initié au niveau des fibroblastes.
D’après le Professeur Rouillon, les jeunes filles sont habituées trop tôt à porter un soutien-gorge et les tissus de soutien ne se développent pas lorsque les seins prennent du poids.

Le port obligatoire du soutien-gorge de sport provient donc d’un discours pseudo scientifique et très culturel.

Soutien-gorge sport

Conseils pratiques

L’important est de se sentir bien et la brassière de sport est conseillée si elle permet de se sentir mieux dans la pratique de son sport.
Ces brassières ne doivent pas posséder ni coutures ni baleines pour éviter les blessures, ne pas se dégrafer facilement, avoir de larges bretelles pour éviter des lésions cutanées et un tissu retenant l’humidité. Les soutiens-gorges doivent être assez compressifs pour éviter les frottements et irritations du mamelon. Ils ne doivent pas porter de baleines.

En ce qui concerne le risque de cancer du sein, une étude américaine a montré que le risque de cancer du sein lié au soutien-gorge était similaire chez toutes les femmes peu importe la durée quotidienne du port du soutien gorge, le modèle, la présence ou non d’armatures, ou l’âge ou l’on commence à en porter.

L’essentiel dans la pratique du sport pour le port du soutien gorge est donc de se sentir bien avec ou sans…

Crédit photo

Image par Hans Braxmeier de Pixabay

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