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Risque suicidaire : conduite à tenir en pratique

Dr Bossy Faiza30 juillet 2015

Généralités

En France, un décès sur 50 est un suicide, et on estime qu’une personne donnée sera confrontée, sur une période de quarante ans, au décès par suicide d’une à trois personnes de son entourage immédiat.

La France a un des taux d’espérance de vie parmi les plus élevés du monde, mais également un taux de suicide parmi les plus hauts en Europe.

Pour l’ensemble des 28 pays de l’Union européenne, le taux standardisé de décès par suicide s’élève à 12 pour 100 000 habitants en 2010.

La France métropolitaine, avec un taux standardisé de décès par suicide de 18, se situe parmi les pays européens ayant un taux des plus élevés, après la Finlande, la Belgique et la plupart des pays de l’Est.

Ces données sont issues du rapport édité en novembre 2014 par le ministère de la Santé dans le cadre de l’Observatoire national du suicide : suicide, état des lieux des connaissances et perspective de recherche.

Épidémiologie

Le suicide est la 1ere cause de mortalité chez les 25-34 ans et la seconde cause chez les 15-24 ans selon La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) : suicides et tentatives de suicide en France, une tentative de cadrage statique N109 avril 2001.

Si le suicide est objectivé dans la population jeune, on constate que les personnes âgées de +65 ans sont également touchées par ce risque où il reste élevé : 28 % des suicides ont concerné des personnes âgées de plus de 65 ans. La prise en charge de ces patients est difficile car le sujet reste encore tabou avec un déni sociétal voire médical.

La complexité de cette problématique réside dans le fait que les praticiens sont souvent désarmés face à un patient en souffrance.

Le passage à l’acte est prémédité plus ou moins longtemps à l’avance par le patient, sans que nous puissions déterminer quand ? où ? et comment ? ce geste aura lieu.

Cet état de fait met mal à l’aise la communauté médicale. La tentative de suicide ou le suicide sont souvent vécus comme un échec.

Comme toujours en médecine, la prévention reste l’arme thérapeutique la plus efficace.

Par l’écoute et des outils pratiques, nous pourrons dépister les sujets à risque et ainsi faire face, voire anticiper le risque suicidaire.

Définitions


Étymologie

Latin : sui de soi-même, et le radical cidium meurtre, qui se trouve dans homi-cidium de caedere tuer.

Philosophiques

Les philosophes de Socrate à Deleuze ont débattu sur cette problématique.

Les courants de pensée ont divergé, convergé et surtout les philosophes ont âprement débattu. Certains l’ont décrit comme une abomination, ils ont condamné l’idée même du suicide avant l’acte tandis que d’autres y voyaient un acte sublime, romanesque, libérateur voir courageux.

Je retiendrais la définition d’un philosophe allemand du XIXsiècle : Arthur Schopenhauer « La négation de la volonté de vivre n’implique nullement la destruction d’une substance mais purement et simplement l’acte de la non-volonté : ce qui jusqu’ici a voulu, ne veut plus.»

Scientifiques

Tout comme les philosophes, il n’est pas établi encore aujourd’hui une définition propre scientifique du risque de suicide.

Le suicide ou les suicides ne sont pas mesurables au sens littéral du terme.

La crise suicidaire est une crise psychique déclenchée par un facteur précipitant et marquée par des idées suicidaires de plus en plus envahissantes face un sentiment d’impasse, elle résulte de l’intrication de facteurs de risques individuels, familiaux et psychosociaux (VAN HEERINGEN, C.MARUSIC, A., Understanding the suicidal brain the British Journal of Psychiatry, 2003).

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que la question de la définition des suicides et TS (tentative de suicide) a donné lieu à de nombreuses discussions lors de l’élaboration de son rapport (2014, op. cit.).

L’OMS ne prétend pas fournir de terminologie « officielle ». Elle indique que dans le rapport, « le terme suicide se réfère à l’acte de se donner délibérément la mort » et « le terme tentative de suicide est employé pour se référer à tout comportement suicidaire non mortel et à un acte d’auto-intoxication, d’automutilation ou d’autoagression avec intention de mourir ou pas », et souligne que « l’intention de suicide peut être difficile à évaluer du fait de l’ambivalence et de la dissimulation qui lui sont associées ».

Clinique

L’évaluation du risque suicidaire est complexe pour différentes raisons :

  • Les patients viennent rarement consulter pour DIRE « je passe » à l’acte.
  • Il n’y a pas de patients type, comme il n’y a pas de suicide type.
  • Il faut garder à l’esprit qu’un patient qui a déjà, et ce précocement, essayé de se suicider est potentiellement à risque de se suicider.
  • Les signes cliniques sont latents et le praticien doit être en alerte, à l’écoute et surtout sensibilisé à la problématique.
  • Les médecins et les professionnels de santé ont du mal à aborder le sujet et encore plus avec un interlocuteur âgé, soit par méconnaissance mais surtout par peur de précipiter le patient dans la tentative.

Il ne s’agit donc pas seulement de détecter le risque. Il faudra savoir en parler, et aussi et surtout faire parler le patient pour éviter le passage à l’acte et remettre de la pensée, du sens.

Les solutions proposées convergent toutes dans l’évitement de l’acte et surtout dans le soin de l’individu souffrant sans oublier de le protéger.

Comment aborder et évaluer le risque suicidaire ?

On peut s’appuyer soit :

  • Sur un entretien verbal avec un patient qui formulera ses propres interrogations. L’évaluation est “révélée” par le patient.
  • Sur “des questionnaires” pour guider notre entretien. Il s’agit d’une méthodologie directive qui hiérarchise les priorités et les modalités de prise en charge,

Dans les deux cas, il s’agit de faire naître du lien, il faut faire prendre conscience à l’individu de son mal-être. Le but est de l’encourager à un suivi.

Méthodologie type entretien verbal

L’individu verbalise ses affects et « mène » cet entretien. Le but recherché est de donner du corps, du sens au contenu de la souffrance ressentie. Nous devrons faire preuve de bienveillance et neutralité.

Comment peut se dérouler l’entretien ?


  • Il se fera préférentiellement en tête à tête, et au calme ;
  • Il est basé sur l’écoute, le fil conducteur de la discussion pourra être recadré si les propos sont jugés incohérents. Cette reprise en mains de la discussion peut se faire via des questions ou des rappels de phrasés. Il s’agit de faire comprendre au patient qu’il y a une discussion en cours, que l’interlocuteur n’est pas passif, il faut être capable de rebondir sur certains points qui pousseront la réflexion du patient.
  • La durée de l’entretien est plus ou moins longue, il est indispensable de pouvoir être prêt à se libérer du temps.

Les axes cliniques et psychologiques abordés sont les suivants :


  • Préciser le motif de consultation et débrouiller l’histoire de la maladie ;
  • Réaliser l’anamnèse : recenser l’entourage familial, amical, professionnel, médical (médecin traitant, suivi en Centre Médico Psychiatrique de secteur ou CMP) ;
  • Évaluer l’état psychologique actuel du patient selon trois axes :
    • Existe-t- il des troubles psychologiques actuels ? Si oui le patient en a-t-il conscience ?
    • Le comportement du patient est-il adéquat ? Observer sa communication non verbale c’est-à-dire corporelle, et verbale (logorrhée, confusion, pensée non structurée), analyser sa tenue vestimentaire ;
    • Définir un état psychique de base : degré de conscience, perte de mémoire, blanc dans la conversion, trouble temporo-spatial, perceptions altérées des gens, des événements, appauvrissement des affects.
  • Dessiner la structure psychologique : grâce à l’évaluation de l’état psychologique on peut schématiquement se représenter l’organisation du Moi, la présence ou l’absence de mécanisme de défense et retrouver des symptômes.
  • Réaliser l’examen clinique : biométrie, rechercher des troubles neurologiques, des pathologies endocriniennes, des signes d’anxiété et des troubles du sommeil.

Les avantages de cette méthode sont nombreux :


  • L’entretien replace le patient dans sa souffrance avec ses propres termes. Il se réapproprie « ses angoisses ».
  • L’angle de vue de la problématique est personnel, l’entretien est individualisé.
  • La prise en charge s’attelle à la recherche par le dialogue et la réciprocité à identifier des symptômes et à définir la structure psychologique de ce dernier.
  • La neutralité de l’analyste lors de l’écoute permet la maîtrise du contre-transfert. Cette attitude nous amène à signifier une notion psychanalytique importante : l’acting out .

* L‘acting out se définit comme un acte effectué de façon inconsciente par l’analysant, que ce soit lors d’une séance ou hors des séances et qui, généralement, est à décrypter par le praticien car cet acte isolé, qui n’est pas en corrélation avec les actions habituelles du sujet, remplace la verbalisation et le souvenir. L’acting out signifie donc agir hors de ses habitudes à la place de se souvenir et parler.
C’est toujours un acte impulsif, en opposition aux motivations habituelles du sujet, qui peut aller jusqu’au meurtre ou jusqu’à l’agression sexuelle, par exemple.
Cependant, l’acting out est à différencier du passage à l’acte en cela qu’il ne démontre pas de signification, qu’il est isolé et non interprétable par l’analyste ; il exprime néanmoins le retour de l’élément refoulé.

Le rôle de l’analyste quand il y a acting out, est d’aider le patient dans l’incapacité où il se trouve de verbaliser et de réintégrer le discours. L’analyste pourra se servir de sa position transférentielle pour y parvenir. Définition tirée de la fédération freudienne de psychanalyse (http://www.psychanalyse.fr/).

Les inconvénients de cette approche sont les suivants :


  • Le temps de la prise en charge est long, il faut que l’interlocuteur puisse mener son entretien dans de bonnes conditions et au calme. Cet aspect pratique est une condition sine qua non à prendre en compte.
  • Une expérience professionnelle, la maîtrise de soi et de ses connaissances sont des prérequis au bon déroulé de l’entretien.
  • Enfin si le patient ne verbalise pas ou ne veut pas verbaliser, il sera difficile voire impossible de lui opposer cette méthode.

Méthodologie type questionnaire

Comme dans l’approche déployée ci-dessus, on reprendra les thématiques classiques, qui fondent la base de toute démarche scientifique. On décline les points suivants :

  • Motif de la visite : patient qui consulte de son propre chef, ou adressé par un tiers ? Existe-t-il une plainte somatique et ou physique, récente ou chronique avec des changements récents dans son comportement ?
  • Interrogatoire clinique :
  • Antécédents familiaux : parents décédés ? Si oui, pour quelles raisons ? Y-a-t-il dans la famille des cas psychiatriques par exemple un syndrome dépressif, autolyse etc…
  • Antécédents chirurgicaux : cicatrices d’autolyse ;
  • Antécédents médicaux : Syndrome dépressif, anxiété, troubles du sommeil, TS* (une tentative suicide = des tentatives de suicide = suicide), pathologies autres de découverte récente ;
  • Traitement médical : prise d’anxiolytique, de psychotropes etc… si oui depuis quand ? Traitement autre…
  • Antécédents gynécologiques : grossesses (nombre, fausses couches spontanées, avortements), désir de grossesse ;
  • Addictions : tabac, alcool , drogues ;
  • Habitus : statut marital, activité physique, loisirs, entourage amical et familial, maltraitance dans l’enfance ;
  • Événements récents dans la dernière année écoulée, personnels et professionnels : divorce, décès dans la famille, mutation, licenciement dans la famille ou pour soi-même, conflits familiaux, perte de repères ;
  • Activité professionnelle : arrêt de travail fréquents et/ou récents, ou au contraire présentéisme, démotivation, oublis fréquents, projet d’avenir etc…
  • Agitation, anxiété ;
  • Hyperémotivité ;
  • Souffrance morale et/ou physique incontrôlable récente ;
  • Regards fuyants pendant la rencontre ;
  • Propos incohérents, logorrhée ou au contraire se méfier du patient en retrait, non plaintif, qui a déjà peut-être mûri son projet ;
  • Dette de sommeil ;
  • Idéation, ruminations ;
  • Perte ou prise de poids, troubles du comportement alimentaire, conduites dangereuses avec développement d’addictions.

Exemples de questionnaires


La détresse psychologique K6

Instructions :

Ces questions s’intéressent à ce que vous avez ressenti ces 30 derniers jours. Cocher la case qui correspond le mieux à votre état.

1 Au cours du dernier mois, à quelle fréquence vous êtes vous senti(e) nerveux/nerveuse ?

  • Tout le temps
  • La plupart du temps
  • Parfois
  • Rarement
  • Jamais

2 Au cours du dernier mois, à quelle fréquence vous êtes vous senti(e) désespéré(e) ?

  • Tout le temps
  • La plupart du temps
  • Parfois
  • Rarement
  • Jamais

3 Au cours du dernier mois, à quelle fréquence vous êtes vous senti(e) agité(e) ou ne tenant pas en place ?

  • Tout le temps
  • La plupart du temps
  • Parfois
  • Rarement
  • Jamais

4 Au cours du dernier mois, à quelle fréquence vous êtes vous senti(e) si déprimé que plus rien ne pouvait vous faire sourire ?

  • Tout le temps
  • La plupart du temps
  • Parfois
  • Rarement
  • Jamais

5 Au cours du dernier mois, à quelle fréquence avez vous senti(e) que tout était un effort ?

  • Tout le temps
  • La plupart du temps
  • Parfois
  • Rarement
  • Jamais

6 Au cours du dernier mois, à quelle fréquence vous êtes vous senti(e) bon(ne) à rien ?

  • Tout le temps
  • La plupart du temps
  • Parfois
  • Rarement
  • Jamais

Échelle d’évaluation du risque suicidaire DE DUCHER

0

PAS D’IDEES DE MORT

Ne pense pas plus à la mort qu’habituellement

1

 

Pense plus à la mort qu’habituellement

2

IDEES DE MORT

Pense souvent à la mort

3

 

A quelques idées de suicide

4

IDEES DE SUICIDE

A assez souvent des idées de suicide

5

 

Pense très souvent au suicide et parfois ne voudrait plus exister

6

DESIR PASSIF DE MOURIR

Désire mourir ou plutôt être mort

7

a: lien fort

b: lien faible

Désir de mort très fort, mais retenu par quelque chose (être cher…)

8

VOLONTE ACTIVE DE MOURIR

Veut mettre fin à ses jours

9

a: projet défini à long terme

b: projet défini à court terme

Sait comment il veut mettre fin à ses jours

10

DEBUT DE PASSAGE A L’ACTE

A déjà préparé son suicide ou a commencé de passer à l’acte

Cette méthodologie présente des avantages :

  • Le praticien peu habitué à la prise en charge du risque suicidaire est rassuré par un cadre formalisé.
  • Le patient peu verbalisant peut-être rassuré par des questions simples, et par un interrogatoire ciblé mené par l’interlocuteur.
  • Les outils scientifiques utilisés sont le fruit de consensus internationaux, cet apport valide d’une certaine manière la prise en charge.

Les inconvénients se précisent ainsi :

  • Le champ expressif laissé au patient est contraint, il est guidé dans ses réponses.
  • L’introspection, son jugement sont refoulés.
  • Ce cadre peut être bloquant, le patient peut dès lors se mettre en retrait, il peut ne plus vouloir se livrer, produisant ainsi l’effet inverse de ce que l’on escomptait : le dialogue est rompu.
  • Le praticien peut passer à côté de la problématique en se focalisant sur des questions type alors même qu’il n’existe pas de patients suicidaires type ni de risque suicidaire type.

Recommandations officielles d’évaluation

Six éléments permettent d’apprécier la dangerosité et l’urgence de la crise : retenir SIIMPLE ANAES mai 2002

  • Le niveau de Souffrance
  • Le degré d’Intentionnalité
  • Les éléments d’Impulsivité
  • Un éventuel élément Précipitant
  • Le présence de moyens Létaux
  • La qualité du soutien de l’Entourage proche

Évaluation de la dangerosité

La dangerosité, c’est-à-dire la létalité et l’accessibilité aux moyens de suicide : Évaluation de la dangerosité selon Granier E. Idées noires et tentatives de suicide : réagir et faire face. Odile Jacob, avril 2006

Accès direct et facile à des moyens fortement létaux

ÉLEVÉE

Létalité possible, accès possible

MOYEN

Moyens faiblement létaux

FAIBLE

S’il n’y a pas de plan suicidaire, il n’y a pas de dangerosité. Il faudra également tenir compte de l’élément de dangerosité lié à l’accumulation de facteurs de risque, notamment l’âge (> 75 ans).

Trois degrés d’urgence sont décrits selon l’ANAES dans la crise suicidaire :

URGENCE FAIBLE

URGENCE MOYENNE

URGENCE ELEVÉE

Est dans une relation de confiance établie avec un praticienPrésente un équilibre émotionnel fragileDécidée, dont le passage à l’acte est planifié et prévu pour les jours qui viennent ;
Désire parler et est à la recherche de communication ;Envisage le suicide et dont l’intention est claire ;Coupée de ses émotions, rationalisant sa décision ou très émotive, agitée, troublée ;
Cherche des solutions à ses problèmes ;A envisagé un scénario suicidaire mais dont l’exécution est reportée ;Complètement immobilisée par la dépression ou dans un état de grande agitation ;
Pense au suicide mais n’a pas de scénario suicidaire précis ;Ne voit de recours autre que le suicide pour cesser de souffrir ;Dont la douleur et la souffrance sont omniprésentes ou complètement tues ;
Pense encore à des moyens et à des stratégies pour faire face à la crise ;A besoin d’aide et exprime directement ou indirectement son désarroiAyant un accès direct et immédiat à un moyen de se suicider ;
N’est pas anormalement troublée mais psychologiquement souffrante.Est isolée.Ayant le sentiment d’avoir tout fait et tout essayé ;
  Est isolé

En pratique


  • Chaque changement comportemental et clinique doit nous alerter.
  • Il faut connaître la problématique et oser l’aborder judicieusement.
  • Il faut repérer et surveiller des sujets dits à risque.
  • Il faut connaître les réseaux aidants et compétents : structure d’accueil de proximité par exemple, et ne pas hésiter à prévenir la ou les personnes référentes.

Urgence faible

Écouter, rassurer, orienter, conseiller

Renforcer ou renouer les liens sociaux, et surveiller

Urgence moyenne

Écouter, rassurer, orienter

Mettre en relation avec des protecteurs sociaux et des réseaux d’écoute de proximité,

et/ou psychiatrique et ou psychologique, relais médecin traitant et familles

Surveiller

Urgence élevée avec danger immédiat

Hospitalisation si possible en expliquant toujours au patient en crise, l’intérêt de cette thérapeutique

  • soit vers des lits hospitalisations prévus à cet effet
  • soit vers les urgences psychiatriques,

            Protection de soi

            Assurer un suivi

            Oter la souffrance vécue comme insoutenable

Si il y a un refus de l’hospitalisation, on aura recours à la loi Loi n° 90-527 du 27 juin 1990

Version consolidée au 15 juillet 2015

Ces directives concernent tous les personnels de soins ou des personnels en contact avec un patient en risque suicidaire élevé. Il faut rester à ses côtés, lui parler tout en l’écoutant, et prévenir les réseaux de soins d’urgence soi-même ou via un collègue.

NE PAS JOUER LES HÉROS.

La prise en charge du risque suicidaire est ardue. Notre rôle consiste à rester en éveil en amont, et à soutenir le patient dans sa détresse.

Les conduites à tenir doivent être connues surtout dans le cadre d’une urgence élevée, il nous faudra rester rassurant et déterminé.

Le suivi sera pérennisé par des équipes médicales-relais compétentes. Ces réseaux sont nécessaires et fondamentaux à connaître.

Il n’y a rien d’abominable ni de romantique dans un passage à l’acte, la vérité exprimée est celle d’une souffrance réelle vécue comme insoutenable. Nul ne peut prévoir le passage à l’acte, ni le praticien ni l’individu lui-même, il s’agit d’un acte impulsif que nous devons éviter.

Shakespeare, auteur d’Hamlet, traduit cet état d’âme dans l’acte 3 scene1 :

To be, or not to be? That is the question—

Whether it’s nobler in the mind to suffer

The slings and arrows of outrageous fortune,

Or to take arms against a sea of troubles,

And, by opposing, end them?

To die, to sleep—No more—

and by a sleep to say we end…

Ce héros tragique cherche à donner du sens à la vie dans un monde corrompu qu’est son royaume. Le spectre de la mort est omniprésent, tout au long de la pièce ce jeune prince schizophrène pour certains, mélancolique pour d’autres n’aura de cesse de s’interroger sur le sort que nous réserve le monde dans son entier.

Cette tragédie est célèbre de part le monde tant le sujet résonne en chacun de nous.

La vie est vécue parfois comme douloureuse, insurmontable mais comme le dit un proverbe yiddish « Ne succombez pas au désespoir, il ne tient jamais ses promesses ».

Crédit photo

Image par Hasty Words de Pixabay

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