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Les antipsychotiques atypiques

Dr Asquier Thierry13 janvier 2015

Généralités

Les antipsychotiques (également appelés neuroleptiques) sont des molécules hétérogènes en termes de structure chimique, mais dont les actions pharmacologiques sont assez similaires. En effet, ils sont tous responsables d’un blocage des récepteurs dopaminergiques, en particulier D2, ce qui est responsable des effets antipsychotiques mais également des effets secondaires dits « parkinsoniens ».

En raison de l’importance de ces effets indésirables, des antipsychotiques atypiques, dits de deuxième génération, ont été développés avec comme caractéristiques une réduction nette de deux effets secondaires majeurs :

  • réduction de l’hyperprolactinémie
  • réduction des effets « extrapyramidaux » dits parkinsoniens.

Par ailleurs, ces molécules se sont révélées efficaces dans certaines formes de schizophrénies résistantes aux traitements conventionnels, et plus particulièrement sur la symptomatologie « négative ».

En France, 6 antipsychotiques sont commercialisés :

  • L’olanzapine
  • L’aripriprazole
  • La rispéridone
  • La clozapine
  • La quiétapine
  • L’amisulpride.

Leur efficacité dans la symptomatologie positive des schizophrénies n’est actuellement plus à démontrer, en particulier sur la dynamique délirante et hallucinatoire.

A cette efficacité classique et équivalente aux antipsychotiques de première génération, s’ajoutent d’autres effets bénéfiques en particulier sur la symptomatologie négative, mais aussi sur la symptomatologie dépressive.

Globalement les 6 antipsychotiques atypiques ont démontré des efficacités assez comparables, ne se distinguant que pour des cibles thérapeutiques précises, ce qui sera néanmoins déterminant dans le choix de la molécule par le médecin.

Il est en effet fondamental d’envisager le traitement par ces molécules de façon individuelle, selon un profil d’efficacité et de tolérance particulier.

Effets secondaires

Les effets secondaires sont de plusieurs types :

  • neurologiques, avec une quantité certes très diminuée des effets « extrapyramidaux » tels que les tremblements et l’akathisie (déambulation permanente irrépressible)
  • la prise de poids et les troubles métaboliques généralement notables, en particulier le métabolisme du glucose et le métabolisme lipidique
  • quelques effets dits « anticholinergiques », mais également bien moindres que pour les antipsychotiques de première génération (dyskinésie bucco-linguo-faciale, torticolis spasmodique)
  • exceptionnellement ont été décrits des arrêts cardiaques
  • une majoration des accidents vasculaires cérébraux serait également retrouvée lors de l’usage des antipsychotiques atypiques chez les patients âgés, ce qui impose une réelle précaution d’usage.

Malgré tout, il est indéniable que le rapport bénéfice/risque est très en faveur de ces molécules avec des services rendus importants, supérieurs globalement aux classiques neuroleptiques et avec une tolérance nettement meilleure.

Indications

Aucune de ces 6 molécules n’a fait preuve d’une réelle supériorité vis-à-vis des autres.

Le choix de tel ou tel produit sera ainsi évalué cas par cas, selon le profil pathologique du patient et selon le profil de tolérance espéré mais aussi selon le type de pathologie cible, faisant du choix du traitement antipsychotique un choix multifactoriel.

Si les cibles privilégiées de ces médicaments sont les schizophrénies, ils sont également indiqués dans d’autres pathologies, en particulier les troubles bipolaires dans le traitement curatif des accès maniaques et préventif des récidives maniaques.

Dans tous les cas, la monothérapie doit être privilégiée et comme souvent au plus faible dosage efficace possible, même si l’association de deux antipsychotiques est toujours possible.

Surveillance

La surveillance de ce type de traitement doit être précise, pour évaluer l’amélioration symptomatique et détecter précocement les éventuels effets secondaires et indésirables pouvant survenir lors d’un usage chronique.

Seront surveillés :

  • le poids et le périmètre abdominal
  • examen cardiaque, ECG et prise de la tension artérielle
  • glycémie et lipides plasmatiques
  • examen neurologique.
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