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La maladie cœliaque

Dr Legoupil Clemence22 décembre 2014

Définition

La maladie cœliaque est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, auto-immune, entraînant une intolérance permanente à une ou plusieurs fractions protéiques du gluten : notamment la gliadine du gluten. Cela entraîne la destruction des villosités de l’intestin grêle, qui permettent d’absorber les nutriments, et conduit à un syndrome dit « de malabsorption », concernant principalement le fer, le calcium, et l’acide folique, indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. A terme, le risque le plus grave est celui de cancer de l’intestin et de lymphome.

La maladie cœliaque est plus souvent associée au diabète de type 1 ainsi qu’à d’autres maladies auto-immunes, et la présence d’une de ces maladies doit rendre vigilant au dépistage de l’ensemble du spectre auto-immun.

La prévalence de cette maladie serait de 1% dans la population générale cependant, elle est fortement sous-diagnostiquée, en effet, seuls 10 à 20 % des malades sont connus.

A noter qu’il ne s’agit pas d’une allergie au blé, il n’existe pas de risque d’œdème de Quincke ou de danger vital immédiat après l’absorption de gluten chez les patients intolérants.

Symptômes

Les symptômes ne sont pas toujours présents et peuvent être fluctuants dans le temps. Un patient atteint de la maladie cœliaque peut présenter un seul symptôme ou plusieurs, et même parfois aucun !

Chez les enfants, les symptômes les plus fréquents sont, entre autres, les diarrhées chroniques, la fatigue importante et non améliorée par le repos, des douleurs abdominales chroniques, un retard de croissance, un petit poids, un retard pubertaire, et/ou une anémie.

Le tableau chez l’adulte associera plutôt une diarrhée, un amaigrissement, une anémie, de l’ostéoporose et parfois des troubles de la fertilité.

Attention, d’autres symptômes apparentés doivent faire consulter en urgence car ils peuvent évoquer un autre diagnostic, par exemple : du sang rouge dans les selles, des selles noires et malodorantes (méléna), une fièvre et une diarrhée majeure et persistante, des douleurs abdominales importantes, ou encore une perte de poids brutale et involontaire.

Diagnostic

Le diagnostic doit être facilement évoqué afin de limiter les errances diagnostiques et de mettre en place le régime rapidement. A noter qu’il existe un lien important avec l’hérédité, en effet les parents, frères et sœurs ou enfants d’un patient intolérant au gluten ont de 8 à 15% de risque de l’être aussi.

Le diagnostic est fait par un test biologique : la positivité de la recherche d’Ig A anti transglutaminase en l’absence de déficit connu en Ig A, ou la positivité des Ig G anti transglutaminase ou antiendomysium en cas de déficit en Ig A.

98 % des patients intolérants au gluten présenteraient un HLA de type DQ2 ou DQ8, mais la présence isolée de ces groupes HLA n’implique pas la maladie, en effet elle est présente chez 40 % de la population générale.

La confirmation du diagnostic est réalisée par un examen microscopique de biopsies de l’intestin grêle réalisé lors d’une endoscopie digestive.

La disparition des anticorps anti-endomysium et anti-transglutaminase après 3 à 6 mois de régime bien suivi, associée à une disparition des symptômes et à une guérison locale des lésions intestinales, est un bon signe d’efficacité du traitement, mais elle ne doit pas faire cesser le régime qui doit être suivi à vie.

Traitement

Le traitement est le régime sans gluten, strict et à vie. A ce jour il n’existe aucun traitement médicamenteux efficace. Le diagnostic de maladie cœliaque doit être accompagné d’une orientation vers un nutritionniste et une association de patients pour faciliter la réalisation du régime au quotidien.

La sécurité sociale rembourse les produits sans gluten à hauteur de 45,73 € par mois pour les adultes et 33,54 € pour les enfants.

Régime sans gluten (aliments et substituts)

Contiennent du gluten : le blé, le froment, l’épeautre, le Kamut, le seigle, l’orge et le triticale.

La place de l’avoine est discutée, elle pourrait être consommée sans risque en l’absence de contamination par des produits contenant du blé.

Ces aliments peuvent être facilement substitués par des céréales ou d’autres féculents (riz, mais, quinoa, fonio, manioc, millet, sorgho, Sarrazin…), des légumineuses (flageolets, fèves, lentilles, haricots…), et des fruits amylacés (châtaignes, marrons, banane plantain…).

Il est important d’être vigilant concernant les produits pouvant contenir du gluten de façon cachée : viandes ou poissons farinés avant cuisson, panure, chapelure, sauces liées, certaines soupes ou vinaigrettes, certains éléments de décoration… Au moindre doute, demander la composition du plat, ou choisir un substitut.

La plus grande difficulté reste le suivi du régime à vie, notamment en collectivité, des outils et des supports sont disponibles pour accompagner les patients souffrant de maladie cœliaque et leurs proches dans cette démarche.

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