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Artérite des artères carotides

Dr Kretz Benjamin13 novembre 2014

Généralités

Le cerveau est approvisionné en sang grâce à plusieurs artères, dont les deux artères carotides. Environ à mi-chemin dans le cou, les carotides communes se divisent en deux : la carotide interne et la carotide externe. Une de vos artères carotides interne (ou les deux) est encrassée. Un dépôt constitué de fibres, de graisse et de calcium s’est formé à l’intérieur (la plaque d’athérome).

Facteurs de risque

Ce problème porte le nom d’artérite. C’est une maladie évolutive qui peut toucher plusieurs autres artères de votre corps. Elle est favorisée par le vieillissement, la consommation de tabac, l’excès de certaines graisses dans le sang (cholestérol), une pression trop élevée du sang dans les artères (hypertension artérielle) et le diabète.

Plaque  d atherome

Plaque d’athérome

 

Conséquence de la plaque d’athérome

La plaque d’athérome bouche les artères carotides (sténose) et peut empêcher le passage du sang dans le cerveau. Selon son stade d’évolution, l’artérite des artères carotides peut entraîner des paralysies, des troubles de la parole, plus ou moins graves, temporaires ou définitifs.

Il arrive que cela aille jusqu’à l’accident vasculaire cérébral (AVC) pouvant conduire à une paralysie complète, voire à la mort.

Traitement

Le traitement médical consiste à agir sur tous les facteurs favorisant la maladie par des médicaments (antiagrégants plaquettaires) et un changement de mode de vie (arrêt du tabac, alimentation appropriée…).

Lorsque le rétrécissement de l’artère est très important, ou qu’il est responsable d’attaques cérébrales, le chirurgien peut vous proposer une intervention chirurgicale. Cette opération permet de réduire le risque de faire ou de refaire un accident vasculaire cérébral. Il existe différentes techniques. Dans de très rares cas, la mise en place d’un stent peut être proposée mais le plus souvent, le chirurgien choisit d’enlever l’intérieur de l’artère à l’endroit où le dépôt est incrusté. En langage médical, on parle d’endartériectomie.

Pendant l’opération, soit on insensibilise le cou (anesthésie locorégionale), soit on vous endort complètement (anesthésie générale).

Le chirurgien fait une ouverture verticale dans le cou pour accéder à l’artère carotide. Il arrête ensuite la circulation dans le tronçon d’artère encrassé grâce à des pinces (clampage). L’intervention consiste ensuite à retirer la plaque d’athérome, puis à refermer l’artère carotide, parfois au moyen d’une rustine (patch) constituée généralement d’un matériel artificiel.

Cicatrice endarteriectomie carotride

Cicatrice d’une endartériectomie de la carotide

Les risques liés à l’endartériectomie

Il se peut qu’au cours de l’intervention des nerfs situés à proximité de la zone opérée soient accidentellement blessés. Ces complications peuvent entraîner des paralysies, temporaires ou non, ou avoir des répercussions sur la sensibilité du menton. Pendant l’opération, un bout de plaque d’athérome peut se détacher et partir dans la circulation sanguine, jusqu’au cerveau.

Rassurez-vous, ces risques sont très faibles. (< 5 %).

L’opération dure entre 45 minutes et deux heures.

On vous donne un traitement (antiagrégants plaquettaires) pour rendre le sang plus fluide et éviter la formation de bouchons dans les vaisseaux sanguins (caillots). Il vous faudra le prendre  tout au long de votre vie.

Pour conserver les bénéfices de l’intervention, il est impératif d’adapter votre mode de vie (arrêt du tabac, alimentation appropriée…). Il est important de vous faire suivre régulièrement par votre médecin traitant et votre angiologue pour surveiller l’évolution de l’artérite et vérifier qu’elle ne touche pas d’autres régions du corps.

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