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Cystite aiguë de la femme jeune

Dr Pradeille Francois-Marie27 octobre 2014

Généralités

L’urine se forme au niveau des reins, passe par les uretères, rejoint la vessie où elle est stockée puis s’évacue lors de la miction par l’urètre et enfin le méat urétral.

L’urine est normalement stérile, cependant il peut arriver qu’elle soit contaminée par des bactéries, provenant dans l’immense majorité des cas du tube digestif (Escherichia Coli) du fait d’une grande proximité entre l’anus et le méat, et de la brièveté de l’urètre chez la femme (environ 2.5 cm).

Épidémiologie

Une femme sur trois fera une ou plusieurs cystite(s), 50 % d’entre elles récidivent. Le pic de fréquence se situe entre 20 et 30 ans.

Symptômes

En règle générale le diagnostic est évident devant des signes cliniques typiques chez une femme de 15 à 65 ans sans facteur de risque :

  • envies fréquentes d’uriner, pour de petites quantités ;
  • avec des brûlures mictionnelles ;
  • +/- des douleurs au niveau de la vessie ;
  • +/- du sang dans les urines (ce qui ne constitue pas un signe de gravité).

Examen clinique

Il s’agit simplement d’éliminer un critère de gravité en recherchant une douleur lombaire à la percussion et en vérifiant l’absence de fièvre.

L’interrogatoire porte sur l’aspect éventuellement récidivant (qui pourra motiver la prescription d’examens complémentaires), l’absence de geste médical récent (sondage par exemple) qui pourrait orienter vers une infection nosocomiale, la recherche de facteurs favorisants ou pouvant modifier le choix du traitement (grossesse potentielle, allergie(s), traitement médicamenteux récent, maladie(s) chronique(s) troubles du transit…

Diagnostic

Le diagnostic est clinique. Il repose sur la description des symptômes caractéristiques.

Examens complémentaires

L’ECBU (examen cyto bactériologique des urines) n’est pas recommandé pour ce qui constitue une cystite simple, au mieux on peut réaliser une bandelette urinaire.

ECBU

ECBU positif à Escherichia Coli avec antibiogramme

Diagnostic différentiel


  • Vulvite, vaginite, vulvo-vaginite, pouvant entraîner des brûlures mictionnelles (mais pas de pollakiurie) ;
  • Coliques néphrétiques (dans de rares cas, les symptômes concernent spécifiquement le bas appareil urinaire).

Évolution

Le risque d’évolution vers une infection du haut appareil urinaire impose de traiter, car une pyélonéphrite peut dégénérer en sepsis voire choc septique.

Sous traitement : disparition des symptômes en 24 h environ, l’insuccès devant motiver à reconsulter.

Traitement

Le traitement de choix, en l’absence de contre-indication consiste en une :

  • antibiothérapie mono dose (ex : Fosfomycine). Thérapeutique à adapter en fonction d’une éventuelle grossesse ou allergie ;
  • +/- un traitement symptomatique : Paracétamol, Phloroglucinol.

Mesures d’accompagnement, Prévention


  • Boissons abondantes ;
  • Prévention / traitement des troubles du transit ;
  • Éviter de se retenir longtemps d’uriner ;
  • Porter des sous-vêtements en coton ;
  • Éviter les vêtements serrés au niveau de l’entrejambe ;
  • Aller uriner après un rapport sexuel ;
  • Aux toilettes : essuyage d’avant en arrière ;
  • Inutile de multiplier les toilettes intimes : une ou deux fois par jour avec un savon doux suffisent, tout excès dans ce domaine peut aboutir à un affaiblissement de la flore intime naturelle favorisant la prolifération de germes pathogènes.

Idées reçues

Une infection urinaire n’est qu’exceptionnellement la conséquence de l’utilisation de toilettes sales : le trajet entre une lunette douteuse et votre vessie serait en effet colossal pour une bactérie.

L’hygiène des mains est beaucoup plus importante : s’agissant de bactéries pathogènes, il est évidemment conseillé d’éviter de les disséminer.

 

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